JMS – Je Me Souviens

Je me souviens que je m’étais arrêté à cause d’un cerf étendu au bord de la route. Je me souviens des yeux, ouverts, ronds, immenses. Du cou et de la nuque surtout, qui n’était qu’une bouillie de sang, de viande et de bouts d’os blancs. Je souviens que je m’étais demandé ce qui avait pu faire une blessure comme ça. Les mouches commençaient à tourner autour.

Je me souviens de ce jour-là, un cygne m’a couru après alors que je jouais dans un parc.

Je me souviens de mon anniversaire de mes 10 ans, quand j’avais eu mon premier téléphone portable.

Je me souviens de Dragon Ball Z que je suivais le soir sur NT1.
Je me souviens de l’odeur des bottereaux pour le goûter.
Je me souviens de Dofus 1.29 qui était mon tout premier jeu MMORPG.
Je me souviens des constructions que j’avais réalisées avec les LEGO.
Je me souviens de la Playstation 2 et de la carte mémoire.
Je me souviens des pogs que je collectionnais.
Je me souviens de la Game Boy Color.

Je me souviens que le Quick c’est moins bon que Mc Donald.

Je me souviens que j’étais toujours impatient de rentrer à la maison pour regarder les mangas télévisés que j’enregistrais sur des cassettes.
Je me souviens avoir été très souvent en compétition avec mon cousin sur les jeux-vidéos.
Je me souviens avoir beaucoup déménagé.
Je me souviens avoir reçu souvent des moqueries sur mon origine sur le trajet de l’école.

Je me souviens du jour ou je suis passé sous une échelle.

Je me souviens, tous les étés quand j’étais petite des montgolfières passaient à Tours, c’était une « tradition » en quelque sorte, il y en avait de toutes couleurs, de toutes formes, dès que j’entendais le bruit du brûleur j’accourais au balcon et je guettais ! Malheureusement, cette sorte de tradition s’est perdue avec le temps…
Mais j’aime toujours autant les montgolfières…!!

Je me souviens de mon premier piercing. C’était au nombril. En cachette, dans le dos de mes parents.

Je me souviens de cette maxime, très prisée au lycée, attribuée à Françoise Sagan: »la culture, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale ! »

Je me souviens de la tortue du voisin, à côté de notre maison de vacances : elle se dissimulait dans son jardin, sous les plantes ; comme un caméléon, sa carapace se confondait avec les pierres, c’était un jeu de la chercher, mais seul son propriétaire savait où elle se trouvait. Je crois me souvenir de son nom : Joséphine ?

Je me souviens de ce grenier où mûrissaient des pommes rainettes, du lit-bateau où je lisais à plat-ventre de vieux livres, des malles pleines de colliers, fanfreluches et de robes anciennes dont nous nous parions, de nos rires et des particules de poussière voltigeant dans le rayon de soleil qui passait par la lucarne ; souvenirs si beaux qu’ils semblent inventés et pourtant véridiques !

Je me souviens de mon livre de lecture de cours élémentaire « La Chaumine », histoire d’une petite fille d’une famille pauvre à la campagne, Fauvette. Je m’en souviens d’autant mieux que je le relis régulièrement. Je finis pas le connaître par coeur, texte & dessins…
Si certains ont les mêmes souvenirs que moi de Fauvette qui découvre le monde, partageons… Copyright 1932, Ed Bourrelier.

Je me souviens que j’ai répété mon premier discours en public avec Audrey et Stéphanie, dans les toilettes du bar d’un hôtel.

Je me souviens de ce que j’ai ressenti la première fois que j’ai assisté à une lecture des poèmes de la jeune poétesse Sabine Sicaud, du sentiment d’entrer dans cette âme, de la connaître. J’ai été bouleversée d’apprendre qu’elle les avait écrit avec tant de maturité entre 11 et 15 ans ! Elle est morte à 15 ans, le Mozart de la poésie…Je me souviens m’être fait la promesse de la faire découvrir.

Je me souviens des publicités pour les cigarettes dans les magazines

Je me souviens de ma première bagarre, de la réconciliation entre nous.

Je me souviens du jour où je suis allée au Macdo et que je me suis étouffée.

Je me souviens de mon voyage en tunisie magnifique, avec ma mère, mon père, ma soeur, mon beau-frère.

Je me souviens qu’on allait piquer des canettes de bière à la supérette et qu’on allait les boire dans un parc, d’où on voyait des types s’entraîner au tir à l’arc.